Les 7èmes Rencontres Business Hydro

10 et 11 octobre 2022 - Alpexpo

« Hydroélectricité et hybridation : le déploiement du mix électrique 100% renouvelable dans les pays en développement associant hydroélectricité, solaire et biomasse »

Synthèse des plénières et tables-rondes

Lundi 10 octobre 2022

A l’issue d’une conférence de presse au cours de laquelle les dirigeants de plusieurs grandes entreprises ont pu détailler leur vision de leur industrie, et après l’intervention de Samu Sisaid, sous-préfet à la relance en Isère, Roland Vidil, président de l’association Hydro 21, a officiellement ouvert les rencontres Business Hydro. Cette septième édition avait pour thème “le déploiement du mix électrique 100% renouvelable dans les pays en développement associant hydroélectricité, solaire et biomasse”.

Pour la première fois, cet événement était organisé à Alpexpo (Grenoble). Un nouveau site retenu par les organisateurs, afin d’accueillir visiteurs et exposants (120 cette année) dans d’excellentes conditions.

La séquence d’ouverture a permis de rappeler que la région Auvergne Rhône-Alpes est la première région hydroélectrique de France avec une production de 25,9 milliards de kWh en 2021 (40% de la production hydroélectrique française), un parc hydroélectrique de 11 450 MW (45% du parc hydroélectrique français) et 5000 ETP dans plus d’un millier d’entreprises.

La première journée s’est poursuivie avec l’intervention d’un grand témoin : Nicolas Guichard, responsable division énergie de l’Agence Française de Développement (AFD). Il a indiqué que son organisation intervient dans 70 pays pour financer des projets, notamment pour l’accès à l’électricité. « Notre objectif est d’accélérer la transition énergétique dans les pays en développement, […] pour des services énergétiques accessibles à tous, efficients, résilients et décarbonés ». En 2021, l’AFD a financé, dans le secteur de l’énergie, des projets pour un montant de 2,2 Mds €.

Trois tables-rondes était ensuite au programme. Les premiers échanges ont permis de faire l’inventaire des ressources, des potentiels exploitables, d’évoquer les enjeux sur les réseaux électriques avec le développement du solaire, de l’éolien. Ces enjeux varient dans les pays développés et dans les pays en développement. Plusieurs réalisations exemplaires ont ensuite été détaillées (Grand Renaissance en Ethiopie et Nachtigal au Cameroun, à Hatta aux Émirats Arabes Unis). Des entreprises d’Auvergne Rhône-Alpes sont intervenues sur chacune de ces réalisations. Les échanges ont aussi permis d’aborder la question du financement des projets dans les pays en développement.

Lors de la dernière table-ronde de la première journée, l’Agence économique de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et la BPI ont présenté quelques dispositifs permettant aux dirigeants de TPE/PME d’identifier les projets hydroélectriques initiés à l’étranger, d’anticiper et de maitriser les facteurs de risques locaux, de sécuriser les aspects financiers. « Si un projet à l’étranger demande une grande préparation pour une TPE/PME, ont souligné les intervenants, l’export est toujours une expérience enrichissante dans la vie d’une entreprise.»

La première journée s’est clôturée avec l’intervention d’Abdoulaye Dia, directeur général de la Société d’Exploitation de Manantali et Félou (SEMAF) et intervenant pour l’ASEA (Association des Sociétés d’Electricité Africaines). Il a rappelé qu’en Afrique, un habitant sur deux seulement, dispose d’un accès à l’électricité. « Il y a donc sur le continent un besoin énorme d’investissement. » Abdoulaye Dia a présenté les aménagements déjà réalisés sur le fleuve Sénégal, détaillé les projets en cours soulignant que des solutions d’hybridation étaient évidemment envisagées. Et il a insisté : « l’un des grands défis est la gestion de la ressource “eau” ».

Mardi 11 octobre 2022

La deuxième journée d’échange a commencé par une intervention de Sébastien Pailhès, directeur Exécutif Eau & Afrique, Moyen-Orient d’Artelia, sur le développement des mix électriques à base d’ENR dans les régions en développement. « Il y a urgence à pousser de telles réalisations parce qu’il faut décarboner le secteur de l’énergie d’ici 2050, parce que ces solutions affichent des coûts compétitifs », a-t-il insisté, avant d’assurer que les pays en développement étaient « déjà en marche ».

Trois tables-rondes étaient ensuite organisées. Les intervenants ont pu présenter les différentes formes d’hybridation, leurs impacts sur les réseaux électriques, leur développement dans les pays en développement. En Afrique, certains pays font, par exemple, le choix d’installer des panneaux photovoltaïques pour suppléer des barrages hydroélectriques en période de sécheresse (ils remplacent des centrales au fioul) et permettre une meilleure gestion de la ressource en eau. L’ultime table-ronde de ces 7e rencontres Business Hydro a permis de se projeter. Il fut en effet question d’un mix électrique hybridés avec stockage hydrogène. En 2030, cette solution pourrait être une réalité.

Nagaky Diarrassouba, directeur central de Côte d’Ivoire Energies, a conclu la matinée en décrivant les projets hydroélectriques à l’étude en Côte d’Ivoire. Sa présentation a permis, une nouvelle fois, de montrer que les pays africains devaient faire face à plusieurs enjeux : renforcer l’offre pour faire face à la hausse de la demande et améliorer l’accès à l’électricité, gérer la ressource “eau”, renforcer les ENR pour décarboner la production. « En 2030, les ENR (y compris l’hydro) devront représenter 45 % du mix énergétique ».

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